HISTORIQUE

Architecture

Construite en 1590 sous Henri IV, cette demeure seigneuriale est la plus ancienne construction du canton. Posée au creux d’un vallon et visible de très loin, elle a l’allure solide des manoirs et châteaux de la région.
Bâtie en schiste et granit, elle avait, avant les modifications apportées sous l’Empire par le colonel  Jean-François du Buat, qui racheta  en 1815 la Sémondière, un aspect défensif conforté par des murs épais suivant les endroits de 1m20 à 1m60.
Ceci est  encore visible avec la présence d’une meurtrière située à la base du pignon ouest et par l’existence d’une ouverture servant de poste d’observation au premier étage de la façade arrière.
Ont par contre disparu les deux petites échauguettes de la façade nord, de chaque côté de la porte d’entrée, à laquelle on accédait à l’origine par une rampe à cheval composée de grandes dalles de granit  de tons alternés rouge et bleu, le tout encadré d’une rampe en fer forgé Louis XIII. Ceci fut décrit avec beaucoup de précision par les historiens au début du siècle dernier.
Les marches actuelles permettant d’accéder au rez-de-chaussée qui est situé 1m80 au dessus du sol proviennent de la bordure de granit sculpté de cette ancienne rampe, ce qui explique ses arêtes arrondies.
Ces échauguettes furent remplacées par deux fenêtres  percées sous l’Empire, pour donner plus de clarté dans les pièces.

Henri IV

Le château de La Sémondière a été construit en 1590 sous Henri IV.
Les guerres de Religions viennent à peine de se terminer et une quarantaine d’années avant, les anglais tentaient en vain de reprendre pied en Normandie en occupant durant un an le port de Cherbourg. Ces événements ont dû certainement influencer les choix architecturaux qui comportaient certains aspects défensifs.
Ainsi tous d’abord la présence de douves en eau, dont la largeur de 7 mètres du côté du grand canal empêchait son franchissement par un cheval au galop.
Les douves entourent sur 3 côtés, à l’Ouest, au sud et à l’Est la Sémondière qui était fermée sur sa façade principale au Nord, (car ce n’est que sous Louis LXIV que l’exposition de la façade principale est orientée au Sud) par deux bâtiments à usage d’écuries et de chapelle rejoints par un muret, le tout aujourd’hui disparu.
Sont aussi disparues sous l’Empire pour permettre l’ouverture de fenêtres supplémentaires les deux petites échauguettes situées de part et d’autre du perron de la porte d’entrée, qui permettaient d’observer qui arrivait sur la rampe à cheval, que les historiens de la région décrivaient encore au début du 20ème siècle.
L’édifice possède par ailleurs une meurtrière à la base du pignon Ouest qui permettait de surveiller l’arrivée du côté de l’allée principale, appelée aussi « chasse ».
Sur la façade arrière  l’on remarque encore la présence au 1er étage d’une ouverture de 20 centimètre carré dite poste de veille, qui permettait d’observer au dessus des arbres les mouvements sur la route en direction d’Avranches.

Louis XIII

Si la Sémondière fut bâtie sous Henri IV, son règne ayant été court, nous retrouvons dans l’architecture de cette demeure seigneuriale des éléments très caractéristiques du style Louis XIII, dont tout particulièrement sa toiture en ardoises haute de 11 métres avec sa pente à 30 degrés. Celle–ci était à l’origine aveugle et ce n’est que sous l’Empire que furent percées les 3 lucarnes en forme de chien assis.
L’intérieur possède encore de très nombreux aspect de pur style Louis XIII provincial.

C’est à cette période que François de Brécey puis son fils Jacques qui apparaît d’ailleurs dans les archives comme le premier sieur de la Sémondière servirent tour à tour le roi comme lieutenants des mousquetaires, gardes de la porte du Roi au Louvre.
Nous pouvons les imaginer partageant leurs vies entre Paris qui était à l’époque distant de 5 jours à cheval, et Brécey où ils se reposaient et surveillez le bon fonctionnement du domaine agricole quant ils n’étaient pas au service du Roi, où qu’ils y vivaient une paisible retraite.

Les Mousquetaires

Dans toutes les armées on trouva à partir de 1560 les mousquetaires, ainsi nommés car dotés en 1622 par Louis XIII de ce qui était une nouvelle arme, un mousquet.
Ils portaient une casaque bleue, réservée à ce corps d’élite du Roi, qui se proclama leur capitaine.
Une compagnie était composée de 250 hommes et avait pour mission première de veiller à la sécurité du Roi en le suivant partout.
Le cardinal de Richelieu voulut aussi avoir pour sa garde personnelle des mousquetaires qui eux étaient habillés de rouge.
Ils furent supprimés en 1646 mais le jeune Roi Louis XIV les rétablis en 1657 pour même créer une compagnie supplémentaire en 1664.
Le plus célèbre d’entre eux grâce à Alexandre Dumas, fut le lieutenant Charles de Batz, comte d’Artagnan qui mourut au combat devant Maastricht en 1673, et qui était tellement estimé par le Roi Louis XIV que celui–ci et le Dauphin voulurent, à sa mort, être les tuteurs de ses fils.

Louis XV

C’est sous le règne de Louis XV, plus exactement sous la régence de Philippe d’Orléans, neveu de Louis XIV que la fille du comte de Brécey partie chez un de ses oncles à Paris. Très vite elle y rencontra un homme de 11 ans plus âgé qu’elle avec lequel elle se maria en 1720.
Il s’appelait Jean Julienne et jouissait d’une situation enviable et très en vue à Paris car il avait succédé à son père comme Directeur de la Manufacture des Gobelins.
Lui-même amateur d’art et peintre à ses heures, il côtoyait tous les peintres de la Cour et était l’ami et le protecteur d’Antoine Watteau, qui lui léguera à sa mort une grande quantité de ses œuvres.
Dès lors Marie-Louise de Brécey de la Sémondière vécu  auprès de cet homme dont la renommée était devenue telle que le Roi l’anoblit en 1736 et le faisant chevalier de l’Ordre de Saint- Louis.
Jean de Julienne et son épouse achetèrent une vaste demeure de campagne au village de Passy dont il ne reste aujourd’hui que les anciens communs qui abritèrent de 1840 à 1845 Honoré de Balzac et y écrivit le Cousin Pons et la Cousine Bette ; l’hôtel de Julienne est maintenant propriété de la ville de Paris et musée Honoré de Balzac.
Mais leur vie de tous les jours se déroulait dans leur superbe hôtel particulier du 3 de la rue des Gobelins à côté de la Manufacture qui était florissante.
Jean de Julienne travailla toute sa vie à entretenir le souvenir d’Antoine Watteau et fit graver l’ensemble de son œuvre qui constitue la référence sur ce peintre.
En souvenir de ses importantes fonctions, une rue du 12ème arrondissement porte son nom et sa vie, les passions pour l’art et les objets précieux qui font qu’il est considéré comme l’un des plus grands collectionneurs français de tous les temps.
A sa mort en 1766, son épouse ne désira pas conserver ce cabinet d’esthète composé des plus beaux tableaux qui sont maintenant visibles dans les plus grands musées du monde.
Lors de la visite du château de la Sémondière vous trouverez de nombreux documents et décors retraçant la vie de ce couple très « parisien » mais qui gardèrent des liens avec leur frère et beau –frère qui continuait de gérer le domaine normand.

L'Empire

C’est à l’époque de l’Empire que La Sémondière sortit de la famille des Brécey. En effet la dernière représentante, Françoise-Laurence de Brécey, veuve de Jean-Baptiste Ruault-Coutances, décéda le 5 prairial an XI, et l’un de ses fils qui était chef des Mouvements maritimes du port de Saint-Malo, vendit la demeure à Jean-François du Buat qui était capitaine d’infanterie, Chevalier de Saint-Louis.
Il est fort probable qu’il acheta La Sémondière pour être agréable à son épouse Monique-Louise, née
Bonne de Tesson qui était originaire des environs, sa famille vivant au château de La Mancellière.
En rentrant dans les lieux, ils réalisèrent de nombreux travaux qui allaient modifier, tant la disposition et la décoration intérieure des pièce,que l’aspect extérieur.
Ainsi apparu  au sommet de la toiture un petit campanile qui abritait une cloche sauvée de la vente des biens de l’église pendant la révolution et qui rythmait la vie familiale et sonnait pour distribuer aux alentours des dons aux plus pauvres.
Mais surtout, la façade principale fut percée de deux nouvelles fenêtres aux extrémités pour donner plus de lumière, mais pour cela les deux anciennes échauguettes suspendues qui existaient au rez de chaussée furent abattues .Il est possible de voir encore la trace de leur emplacement et reste un ancien linteau conservé dans l’appareillage de pierres.
Toutes les fenêtres furent dotées de volets  et les barreaux aux fenêtres retirés, enlevant définitivement l’aspect défensif de l’époque Henri IV.
A titre anecdotique il faut signaler que dans les étages ont été retrouvés sous les papiers peints Empire des feuilles du journal le Drapeau Blanc, qui était imprimé à Bruxelles par les royalistes en exil sous l’Empire : preuve que  l’on pouvait recevoir sa solde de l’Empire et rester secrètement royaliste de cœur.

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